La petite bergère de Arrabal

Il était une fois... il y a bien longtemps, une petite fille menait paître son petit troupeau de chèvres.
C’était un jour de grande canicule, un de ces jours où même la chemise est de trop.
Et la petite bergère avait soif. Elle avait très soif, mais comme il n’y avait pas d’eau dans les alentours pour se désaltérer, ni même une fontaine, la petite bergère pleurait.

Elle pleurait de soif et personne ne l’aidait. Soudain, une fée très blanche, entourée d’un nuage encore plus blanc, s’approcha de la petite bergère qui pleurait et lui demanda:
“Qu’as-tu donc, petite bergère, pour pleurer autant?”
“Je pleure parce que j’ai soif, très soif, et qu’ici il n’y a pas d’eau à boire.”
“Et pourquoi ne rentres-tu pas chez toi pour boire?”
“Je ne peux pas rentrer chez moi car mon père me battrait, comme il m’a déjà battu pour être allée à la maison pendant la journée. Il n’aime pas que je laisse le troupeau tout seul.”
“Alors rentre chez toi - lui dit la fée - et emmène les chèvres avec toi. Tu bois ton eau et tu les ramènes au pâturage.”
“Je ne peux pas, mon père veut que je sorte de bonne heure avec le troupeau, que j’emmène de quoi manger et que je ne rentre quasiment qu’à la tombée du jour. Sans quoi, il me bat.”
“Dans ce cas, lui dit la bonne fée, soulève donc cette pierre, là-bas, et tu y trouveras de l’eau pour que tu boives.”
La petite bergère, qui avait très soif et qui pleurait parce qu’elle n’avait pas d’eau, souleva donc la pierre, comme le lui avait dit la bonne fée, et elle y trouva de l’eau fraîche, pure et cristalline, qu’elle but jusqu’à ce qu’elle soit rassasiée. Elle cessa alors de pleurer et, de nouveau souriante, regarda, avec joie, ses chèvres en train de paître sous un soleil torride en ce jour d’été.