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 Le trésor

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Deirdre
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Deirdre


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MessageSujet: Le trésor   Le trésor EmptyLun 24 Mar - 19:00

LE TRESOR



Il y a plusieurs siècles de cela, un homme très riche et très puissant croisa la route d’un pauvre hère qui allait à pied, sous un chaud soleil d’été. Malgré son apparent dénuement, il semblait serein et gai. Il ne possédait qu’une paire de chaussures et une canne, qui l’aidait à progresser sur les chemins difficiles. Son visage respirait le bonheur.

Le riche marchand, en revanche, se déplaçait dans un bel attelage, porté par de fiers destriers blancs. Ses serviteurs brandissaient au-dessus du carrosse un immense parasol et de grands éventails aux couleurs chatoyantes. Tous ceux qui composaient sa suite étaient vêtus de magnifiques livrées ornées de broderies d’or. Mais lui, tapi dans l’ombre au fond de ses coussins, présentait sans cesse une face tourmentée, soucieux qu’il était de développer à chaque instant sa fortune, à chaque instant sa fortune, déjà immense. Apercevant le pauvre ère non loin de là, il fit arrêter son attelage :

- Où vas-tu comme ça, brave homme ? lui demanda-t-il. Tu sembles bien démuni. Veux-tu faire partie de mes serviteurs ? Chacun d’entre eux est payé cent sous. Ainsi, tu ne seras plus dans la misère.

- Mille mercis de votre générosité, monseigneur, répondit l’humble marcheur avec douceur. Je préfère garder ma liberté. Elle me permet d’aller et venir à mon gré et où bon me semble. De plus, en vérité, j’ai entrepris un long voyage, à la recherche d’un trésor.

- Un trésor ? Tu m’interesses, reprit le richissisme personnage, toujours avide de davantage de biens. Comment ça, un trésor ?

- Oui, messire, un beau et merveilleux trésor. Celui qui le découvre devient aussitôt le plus riche et le plus heureux des hommes. Aucune fortune au monde ne peut égaler ce que je cherche.

- Mais dis-moi où il est, je t’aiderai à le trouver et nous le partagerons. Voilà un marché qui me paraît équitable, qu’en dis-tu ?

- Vous avez raison. Mon trésor demande bien des efforts. Il est très loin, là-bas, après les steppes et les montagnes, au-delà du désert et des mers. Nous ne serons pas trop de deux pour le découvrir. Je veux bien que vous veniez avec moi. Mais il faut laisser là votre équipage et vos gens, car ce trésor a un secret : il ne se révèle qu’à ceux qui se sont donné la peine de le chercher, sans artifice de puissance ou de gloire.

- Qu’à cela ne tienne, je pars avec toi, répondit aussitôt le nanti, abandonnant sur-le-champ sa suite et ses chevaux, oubliant son confort et ses protections du soleil.

- Ausitôt, les deux hommes se mirent en route. Ils marchèrent des jours et des lunes. Il traversèrent les déserts du Sud, où ils virent de somptueux paysages et de magnifiques soleils couchants, descendirent des rivières dans lesquelles ils pêchèrent des poissons aux saveurs exquises, ils gravirent des montagnes où ils virent pour la première fois la neige, découvrirent les steppes du Nord et leurs splendides pur-sang sauvages. Ils progressaientainsi urant de longues saison, afrontant ensemble mille périls. Lorsque le riche marchand se blessa au pied sur une mauvaise pierre, le sage le porta sur ses épaules, et ainsi durant plusieurs jours. Lorsque celui-ci à son tour affaibli par le froid, le seigneur lui offrit ses riches vêtements afin de le protéger.

Ainsi s’écoulèrent les mois. Chemins faisant, les deux hommes apprirent à se connaître. De grandes discutions les animaient, et parfois les faisaient rire. Ils dormaient tantôt à la belle étoile, tantôt dans des abris de fortune, se nourrissaient fruglement et partageaient le vin lorsque, par bonheur, ils en trouvaient. Le marchand ne demandait jamais où était le trésor, tant il redoutait de paraître incongru. Un jour, cependant alors qu’une année s’était écoulée depuis leur départ, il nterrogea on compagnon de route.

- Voilà des mois que nous progressons, lui dit-il. Nous avons affronté mille dangers. Nous avons traversé les déserts, ls mers et les plaines, et je ne vois toujours pas de trésor. Ne t’es-tu pas trompé l’ami ?

- Pas du tout. J’ai trouvé le plus grand, le plus beau et le plus merveilleux de tous les trésors.

- Comment ça ? s’étonna l’autre, soudain furieux de ne s’être aperçu de rien. Tu l’as trouvé et tu ne m’as rien dit, félon ? Traître ! Nous devions pourtant le partager ! Mais où est-il donc ?

- Là, à côté de moi, depuis des semaines et des mois, répondit le sage. Me voilà riche de ton amitié, et toi de mienne ? N’est ce pas la plus grande des fortunes ?

Son compagnon accueillit ses propos sans un mot.

Puis, les larmes aux yeux, comprenant le mesage, il se leva et sera son ami dans ses bras.


Au bout de quelques minutes, il ajouta :
- je crois que nous devons reprendre notre route, maintenant

Et ensemble, les 2 hommes poursuivirent leurs chemins.


Ce texte est tiré du merveilleux livre de Catherine Rambert « Si je pouvais revivre ma vie »
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