Deirdre Admin
Nombre de messages : 1321 Age : 68 Localisation : La forêt Date d'inscription : 02/02/2008
| Sujet: Koala (conte australien) Ven 11 Avr - 13:01 | |
| Au temps des rêves, Koala était un Jeune garçon qui n'avait ni mère ni père, ni frères ni soeurs Il vivait isolé au milieu de sa tribu Ainsi agissait-il comme bon lut semblait et n'écoutait-il personne. N'en faisant qu'à sa tête, i1 ne travaillait jamais et passait son temps à Inventer de vilains tours. Une année, à la saison sèche, les ruisseaux, les rivières et leurs bras tarirent On allait devoir parcourir de longues distances pour atteindre les mares où il restait encore de l'eau.
Tous ceux qui étaient assez grands et assez forts pour cela se mirent donc en route. Tous, hormis Koala ! Lui, il détestait marcher Aussi resta-t-il au camp à inventer de nouvelles sottises
Lorsque les gens de sa tribu furent de retour, il alla de l'un à l'autre quémander à boire. Quelqu'un finit par avoir pitié de lui et lui offrit un peu d'eau.
Mais arriva un jour où plus personne n'accepta de lui en donner. Chacun lut dit de prendre sa propre coupe en bois et d'aller chercher lui-même son eau.
Le lendemain, les hommes partirent à la chasse tandis que les femmes et les enfants se chargeaient de cueillir des racines. Un seul resta au camp : Koala, bien entendu. Et comme il mourait de soif, il se mit à errer à la recherche d'eau. Or il n'en trouva pas : le précieux liquide avait été caché avec grand soin.
Koala ne s'avoua pas vaincu. Il chercha ici, là, partout, et, finalement, il découvrit, dissimulées dans la brousse sous des arbres ombreux, des quantités de coupes pleines d'eau.
Il but longuement et une fois désaltéré, incapable d'avaler une lutte de plus, il se dit : "Je sais ce qu'il me reste à faire. Je vais cacher l'eau dans un endroit secret. Ainsi, je ne souffrirai plus de la soif avant longtemps. "
Il prit une coupe, grimpa à un petit eucalyptus et la posa sur une branche, au beau milieu des feuilles. Puis, l'une après l'autre, de la même façon, il dissimula les coupes qui restaient Il venait juste de cacher la dernière quand l'eucalyptus se mit à s'agiter. Alors, par magie, il commença à pousser, pousser, toujours plus haut. Il devint immense !
Quand il cessa de grandir, le jeune garçon, qui s'était accroché ferme à l'une des branches, se trouvait très haut au-dessus de la terre, près de la cime de l'eucalyptus, entouré des coupes volées. Il songea à regagner le sol. Mais le pouvait-il ? Pas sûr ! Il s'assit alors sur une grosse branche près du tronc et éternua doucement.
Quand le soleil se coucha, les gens de la tribu rentrèrent au camp, en sueur et assoiffés. Ils se rendirent directement à leur cachette d'eau. Hélas ! il n'y avait plus que quelques coupes, vides de surcroît ! Une même pensée leur vint à l'esprit : " Koala ! Où est Koala ? Ils regardèrent autour d'eux et découvrirent un énorme eucalyptus là où, peu avant, il n'y en avait qu'un petit. Et puis ils virent, près de la cime, Koala et toutes les coupes. " Koala, crièrent-ils, rends-nous notre eau ! "
Il éclata de rire : il se sentait tellement en sécurité tout en haut de l'arbre gigantesque ! " Si vous voulez votre eau, dit-il, venez la chercher vous- mêmes. " Un jeune homme prit la parole : Cet eucalyptus a beau être immense, je monterai jusqu'en haut et je rapporterai l'eau.
- Et moi, ajouta l'un de ses amis, je ferai descendre ce gredin de Koala pour lui régler son sort ! Tous deux grimpèrent à l'arbre, épiés à travers les branches par Koala. Quand il les vit sur le point de le rejoindre, vite, il saisit une coupe qu'il renversa sur le tronc et les deux hommes. Et leurs mains glissèrent sur l'écorce lisse et mouillée. Et ils perdirent prise. Et ils tombèrent au pied de l'arbre.
Alors, deux frères proposèrent d'y grimper à leur tour. Rusés comme ils étaient, ils ne montèrent pas en ligne droite. Oh, non! Ils tournèrent et tournèrent autour du tronc, en spirale. Bien sûr, Koala attendit d'être presque rejoint pour les arroser. Or il rata son but car les deux frères se déplaçaient vraiment très rapidement. Ils poursuivirent donc leur ascension, se rapprochant de plus en plus de lui. Et Koala prit peur. Et il se mit à gémir, geindre, crier. L'un des frères arriva à sa hauteur, l'empoigna. Il se débattit comme un beau diable, parvint à se libérer, mais perdit l'équilibre. Et il rebondit de branche en branche. Et il se retrouva par terre. Tous les os de son corps lui faisaient mal. Pourtant, il réagit. D'un bond, il se remit debout et prit la fuite.
Les gens, fous de colère, s'élancèrent à ses trousses en hurlant et en brandissant le poing, décidés à le rattraper coûte que coûte. Ils faillirent y parvenir.
Mais, juste à temps, Koala atteignit un autre arbre et s'y percha le plus vite qu'il put. Alors, par magie, vraiment par magie, sous les yeux des gens de sa tribu, il se métamorphosa.
Une épaisse fourrure grise recouvrit son corps, ses oreilles se fraudèrent de poils et se dressèrent au- dessus de deux yeux noirs ronds comme des boutons et d'un petit nez brillant, noir lui aussi.
Le jeune Koala était devenu koala, l'animal aux airs d'ourson ! Aujourd'hui encore, il ressemble à cela et, le croirez-vous ? Chaque fois qu'il le peut, il fait en sorte de ne pas aller chercher d'eau. S'il vient à avoir soif, il se contente de grignoter les feuilles juteuses des eucalyptus et, en général, cela lui suffit. Mais il se souvient du jour où il manqua être capturé. C’est pourquoi, si quelqu’un grimpe à son arbre, il fait un beau tapage. Il geint, il crie, comme au temps où il était jeune garçon nommé Koala. | |
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